jeudi 19 mai 2022
Que ce soit dans le domaine professionnel ou dans la sphère personnelle, les transformations des comportements des consommateurs sont tangibles. Les années difficiles que nous vivons laissent des traces et redonnent des « essentiels » à nos envies et nos choix.
Une prise de conscience – tellement prônée par toutes les méthodes de développement personnel – voit le jour partout, de manières et de formes très différentes, auprès de tous styles de personnes, mêmes celles dont la remise en question semblait être improbable.
L’envie de vivre selon ses valeurs et combler ses propres besoins : pas ceux imposés par un marketing de croissance à outrance. Fini l’ère des diktats des marques où le besoin était créé de toute pièce.
Le pouvoir est sur le terrain et de manière individuelle. C’est moi qui décide pour moi-même, dans la mesure du possible.
Toujours plus ? Pour qui ? Pourquoi et surtout à quel prix et pour quels résultats ?
L’écologie n’est plus une couleur politique mais un art de vivre, une envie exprimée pour se faire du bien par des gestes au quotidien.
Un changement, non pas pour le pire, mais pour lever le pied et vivre sa journée en se préservant d’un stress (plus destructeur que bâtisseur) et favoriser un bénéfice tangible.
Un manger-mieux, non pas par idéologie bio, mais pour préserver tout simplement sa santé.
Des loisirs raisonnés, non pas pour épater la galerie, mais pour recharger ses batteries et nourrir sa créativité.
Un slow up qui finalement répond plus à nos rythmes naturels ; un slow up qui permet de révéler ses envies, ses talents, ses compétences et aller naturellement vers la performance.
Rien ne va dans le « il faut » et le « je dois » : heureusement, nous ne sommes pas (encore) des robots !
Évidemment, une masse homogène est plus facile à gérer…
Le mieux-vivre n’est plus un slogan mais une nécessité recherchée et exprimée par les consommateurs.
L’environnement, les ressources naturelles, la nature souffrent. Le confinement a permis de se rendre compte combien il est facile à la nature de reprendre ses droits. Un retour aux sources qui a provoqué des prises de conscience dans l’esprit des individus. Consommer intelligemment est une priorité pour beaucoup d’entre nous.
Rechercher la qualité avant la quantité s’applique à tous les niveaux.
Achète-t-on moins uniquement par besoin de faire des économies/rupture de stock ou par envie de consommer autrement ?
Ne plus être tributaire d’un regard social mais assumer ses choix personnels pour être en harmonie avec ses priorités.
Vivre heureux ne veut plus dire vivre dans la consommation.
Vivre heureux c’est peut-être s’autoriser à révéler sa vraie nature… et à se surprendre en découvrant ses propres goûts et ses propres envies.
Mais on ne peut pas se jeter la pierre : avons-nous encore le droit d’exprimer nos idées sans se faire taxer d’une quelconque étiquette ?
Il suffit d’observer les comportements des uns et des autres pendant la covid. Le vaccin par exemple… les clivages que cela a engendré… les dysfonctionnements et les incohérences de nos organisations juste parce que l’on ose se poser des questions…
Quel positionnement adopter ? Comment rendre nos produits utiles et nos entreprises (management) attrayantes ?
Par expérience et peut-être en toute logique, c’est dans les ressources humaines que je perçois le plus les changements. C’est bien l’homme qui fait l’entreprise et pas l’inverse.
Le premier exemple qui me vient en tête sont la montée de l’utilisation des soft skills.
Favoriser les critères comportementaux avant les compétences acquises au niveau des recrutements me semble être une évidence. Apprendre à partir d’une réelle motivation est facile. Changer une personne n’est pas possible si elle ne le souhaite pas le faire par elle-même. La pression extérieure et l’autorité ne fonctionnent plus. Actionner les peurs n’est pas une solution pérenne.
Tout cela pour dire que nos prestations en communication sont largement chamboulées.
Le « do it yourself » est de mise : à nous de proposer des services qui font gagner du temps, qui permettent de se remettre en question et de proposer des positionnements et des concepts de communication qui raisonnent auprès d’une cible hétéroclite, non standardisée, rebelle.
Encore une fois créativité et innovation sont à l’ordre du jour pour proposer des outils et des messages différents.
Continuer à grandir mais pas au détriment de nos santés physiques et mentales : “aller à l’idéal et comprendre le réel”, comme l’écrit si justement Jean Jaurès.
Patricia ROEHRI
Dirigeante